JACQUES-BENIGNE BOSSUET (+1704)Bossuet a côtoyé Monsieur Vincent et Rancé, Mme de La Fayette et Mme de Sévigné, Racine, La Fontaine et La Bruyère, La Rochefoucauld, Turenne et Condé. Il a vécu un apogée de la civilisation française. Il en était bien conscient, décrivant au Pape en 1672 cette ferme croyance qu'ont tous les Français que rien ne leur est impossible sous un si gand roi.... Il aurait pu en tirer une admiration béate pour son époque, comme les Pères de Vatican II dans la Constitution Gaudium et Spes. Mais il était un peu plus profond, il a donc évité les niaiseries optimistes. Il était sensible à la fragilité, à la petitesse de l'homme : L'homme passe de même qu'une ombre... Que j'occupe peu de place dans cet abîme immense du temps ! Il connaissait les mobiles égoïstes et les défaillances du coeur humain, corrompu par le péché originel. A commencer par son propre coeur, comme il le mmontre dans ses admirables lettres au maréchal de Bellefonds : - Priez pour moi je vous en conjure..., pauvre canal par où les eaux du ciel passent, et qui à peine en retient quelques gouttes... le plus indigne de tous les pécheurs, - je vous parle ainsi de bonne foi, par la seule crainte que j'ai d'ajouter l'hypocrisie à mes autres maux (1674) Au fond, sans qu'on sache s'il avait eu vent des conférences de Pascal (+ 1662), son apologétique est voisine : dénoncer la médiocrité de l'homme, mais en même temps lui faire voir ses grandeurs : Je confesse que je ne peux puis voir sans admiration ces merveilleuses découvertes qu'a faites la science..., l'homme a presque changé la face du monde. D'où vient la contradiction entre cette grandeur et les faiblesses de l'homme ? Il n'y aplus que la foi qui puisse expliquer une si grande énigme. Elle nous enseigne que l'homme n'était pas fait pour la Chute, il s'est éloigné du plan. Mais il peut y revenir. Car il nous reste l'Eglise, qui n'est rien d'autre, disait Bossuet, que Jésus-Christ présent et communiqué ; et il s'estimait mis en sentinelle sur cette maison pour sonner de la trompette. Bossuet a peu à voir avec la Bretagne. Seules Nantes, Quimper et Brest ont une rue à son nom. Mais à Lannion, le collège de fille des soeurs de la Retraite, devenu mixte, porte le nom de Lycée Bossuet, alors qu'à Meaux les lycées se nomment H. Dunant, Camus et Beaumarchais ! | |
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