La cathédrale de Quimper

LA CATHEDRALE DE QUIMPER

Il faut visiter la cathédrale de Quimper restaurée avec sous le bras le nouveau volume des éd. Zodiaque (Philippe Bonnet, Quimper, la cathédrale), superbement illustré dans un format pratique (26 x 15 cm). Le ”Bonnet” vous expliquera le moindre vitrail, ou vous dira où sont parties L'Assomption de Nicolas Loir (à Rosporden) et la Piéta XVIe (à Quimperlé) :

Mgr Sergent (1855-1871) préférait les fresques de Yan Dargent, sorte de Gustave Doré catholique.

La première fois que j'ai débarqué à Montparnasse, disait Henri Queffélec, je n'ai pas dit ”A nous deux, Paris ! mais Voilà Quimper ! : la courbure terminale de la rue de Rennes m'avait renvoyé sur le champ à cette cathédrale dont le choeur dessine, m'avait-on répété, l'inclinaison de la tête du Christ sur la croix”. Le ”Bonnet” relève bien sûr cette explication ”mystique” du désaxement, et aussi les explications plus ”matérialistes”. Il reprend toute la légende et/ou l'histoire de la cathédrale : terrain donné à Corentin (fin VIIe) par le roi Gradlon, tours érigées par l'évêque Bertrand de Rosmadec (début XVe), François I arrêtant leur ascension qui allait ruiner le diocèse, etc. jusqu'à la visite de Mac Mahon (qui aurait dit à Dargent : ”Je suis coutumier de vos fresques”), en passant par le ”brûlis des pagodes prétendues sacrées”, c'est-à-dire la dévastation organisée par les Montagnards du cru le 12 décembre 1793.

La statue du roi Gradlon, entre les deux tours, ne fut rétablie qu'en 1858. Sous l'Ancien régime, tous les ans la veille de la sainte Cécile un des sonneurs de cloche montait en croupe derrière le roi, faisait mine de lui donner à boire (bien entendu c'est lui qui avalait le verre de vin), lui torchait la gueule et jetait le verre : dans la foule enthousiaste au pied des tours celui ou celle qui attrapait le verre intact, les femmes dans leur tablier ou des draps, les hommes avec leur chapeau, recevait un louis des chanoines ; ceux-ci finirent par demander au sonneur de casser préalablement le verre, pour faire cesser le désordre... ou pour faire des économies.

Yves Gascoigne

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