Journées grégoriennes d'Una Voce

JOURNÉES GRÉGORIENNES D'UNA VOCE (23-24 OCTOBRE 2004)

Heureux les Nantais, sua si bona norint, s'ils connaissaient leur bonheur ! Ils ont le choix, le dimanche, entre quatre messes tridentines (et donc entre quatre prédicateurs, entre quatre chorales grégoriennes) : celle de la paroisse Saint-Clément (près de la gare et du musée), celle de la Fraternité Saint-Pie X, celle des sédévacantistes, et celle de la Fraternité Saint-Pierre dans l'immense chapelle du collège Saint-Stanislas...

Nous n'avons pu arriver à temps le samedi 23 pour la messe dite dans le rite dominicain par le Père L.-M. de Blignières, mais, l'après-midi, toujours à Saint-Clément, nous avons vu et entendu 14 frères de son couvent de Chémeré en Mayenne interpréter le Salve Regina, au cours d'un concert très varié qui s'est clos par un Te Deum unanime. Deux dominicaines de Pontcallec étaient présentes. Un choeur grégorien était venu de Marseille, où les écharpes rouges et même un boubou africain mettaient une note de couleur, un autre de Tours qui chanta les Impropères, un autre d'Ile-de-France (Notre-Dame de Joie), particulièrement remarqué, ainsi que la chironomie de Mme Legrais, principale organisatrice de ces journées et maître du choeur Ecclesia Dei de Nantes.


Ce concert fut aussi l'occasion d'une passation des pouvoirs entre M. Gruneissen, l'ancien président d'Una Voce (qui était présent), et le nouveau, Benoît Neiss, professeur émérite (lettres) aux Facultés de Strasbourg, dont une conférence émaillait le concert, où il vanta l'ordre romain et commenta les quatre modes de présence de Dieu selon Boèce : évidence, résonance, latence, transparence. Patrick Banken, le nouveau secrétaire adjoint, lut quelques textes, notamment de Péguy. Les deux trésoriers, l'ancien, Jacques Dhaussy, et le nouveau, Jacques Lalaut, étaient également à l'oeuvre. Yves Gire, le secrétaire général, ne peut plus guère se déplacer, mais il est toujours actif et il était représenté par son livre sur L'Année grégorienne, d'une précision et d'une concision admirables (à demander à Una Voce, 40 rue de la Procession, Paris 15e).

Des livrets très bien faits accompagnaient tous les chants, dont on peut seulement contester les traductions en marge : les anges, potentes virtute, ne sont pas des ”héros”, l'ambitus caeli est le cercle, non le cours (?) des cieux, et le Seigneur a renversé des puissants, non les potentats.

Le dimanche 24, la grand-messe à Saint-Stanislas rassemblait plus de 500 personnes. Dom Louis-Marie, le nouvel Abbé du Barroux, la célébrait et prononça le sermon : sa voix douce atténuait un peu la vigueur du propos, qui s'en prit à l'agressive la•cité vantée par ”tous les intellectuels” (pourquoi tous ? Jean Dutourd et Jean de Viguerie, membres du comité d'Una Voce, et beaucoup d'autres, prouvent le contraire) et même au Figaro-Magazine de la veille, ”dont il n'y a pas une page qui ne puisse perdre les âmes” (il y avait pourtant un reportage sur les salines des Incas et un autre sur Turner). Cette fougue nous fit sentir avec plaisir l'extrême jeunesse de l'Abbé (37 ans). L'après-midi, de nouveau à Saint-Clément, Vêpres et Salut s'achevèrent par de longues acclamations carolingiennes.

Les envoyés de l'Entente.

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